Conquête de Beni-Lubero: L'assaut final

Publié le 16/07/2010 à 12:51 par ekyihugho

Des tracts. Oui, des tracts. Voilà les premiers signes visibles de l’existence d’un plan de conquête de la partie orientale du territoire de la République Démocratique du Congo (RDC), conçu et exécuté de main de maître par certains de nos voisins aux velléités expansionnistes qui convoitent cette partie du territoire national depuis la nuit des temps.

 

C’est dans la première moitié de la décennie 90 que des tracts sont régulièrement largués dans les villes et cités de l’Est, dont Goma. Leur contenu était toujours le même. Encourager les collabos, qui sont parmi nous, tel un loup dans une bergerie, à contribuer davantage, afin de soudoyer les autochtones qualifiés de BMW, – Beer/Money/Women (Wives) –, qui ne voient pas plus loin que leur nez trapu, et se préparer conséquemment pour l’offensive imminente. La présence des réfugiés rwandais dans les contrées de Goma, Bukavu et alentours a constitué l’élément déclencheur, mieux un prétexte, pour passer à l’action. Nul n’ignore la tragédie qui s’en est suivie avec des guerres successives qui ont occasionné la mort de plus de six millions de Congolais. Un véritable génocide!

 

La résistance populaire s’étant révélée déterminante, constituant ainsi une barrière à la concrétisation de leur plan machiavélique, les ennemis du peuple congolais sont passés à la vitesse supérieure en étouffant toute initiative contraire susceptible de ralentir ou contrecarrer leur plan. Des massacres furent organisés au plus haut niveau des commandements successifs des conquérants: massacre de Tingi-Tingi, massacre de Kikyo, massacre de Makobola, massacre de Kisangani, massacre de … et de ... La liste est longue et continue de s’allonger au fur et à mesure que la conquête se poursuit.

 

La conquête des territoires de Masisi, de Rutshuru et de Walikale, ainsi que de la ville de Goma ayant déjà été achevée, reste à faire sauter le dernier verrou que constituent, ou plutôt que constituaient, les territoires de Beni et de Lubero pour boucler la boucle. Pour ce faire, une stratégie étrangement belliqueuse est mise en place afin d’exterminer les populations de ces deux territoires, constituées majoritairement des Nande, ce peuple réfractaire à l’occupation étrangère de son pays. Une véritable épuration ethnique; une réédition des massacres de Bosnie-Herzégovine, cette fois à l’africaine, sans que personne ne lève le petit doigt. Même la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RD Congo, MONUSCO, qui pourtant a dans ses attributions la protection des civils, semble soutenir par son inaction cette barbarie moyenâgeuse. Le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, par son plan dit de rapatriement des réfugiés, favorise le déplacement et l’errance des populations autochtones en faveur des clandestins armés, dits réfugiés. La communauté internationale répondra tôt ou tard de sa complicité avérée dans l’anéantissement du peuple congolais qui se déroule avec sa bénédiction.

 

En effet, des villages entiers sont pillés et/ou incendiés de nuit comme de jour avec leurs occupants. Nous citons pour illustration les cités de Kanyabayonga, Kirumba, Miriki, Muhangi, Kasugho, etc. Les survivants sont forcés d’errer en forêts et y mourir en petit feu s’ils n’y sont pas poursuivis par les mêmes pyromanes pour les achever. Des voyageurs sont tués et/ou dépouillés de leurs biens. Des paysans sont affamés par interdiction d’accéder à leurs champs sous peine de représailles. Des assassinats sans distinction d’âge, de classe sociale ni politique, des viols sans distinction de sexe ni d’âge sont organisés. Ces actes inhumains sont l’œuvre pour la plupart des hommes en uniforme de l’armée nationale, les Forces Armées de la RDC (FARDC) pour ne pas les citer , appuyés par leurs fidèles alliés, FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), ADF/NALU (Alliance des forces démocratiques /Armée nationale de libération de l'Ouganda),  et autres infiltrés armés, qu’ils font semblant de traquer tout en leur laissant le temps et la voie libre pour commettre des atrocités sur la population civile. Des personnes sont forcées d’avoir des relations intimes avec des membres de leur famille en présence de toute la famille! Toutes ces atrocités se commettent de jour comme de nuit, en ville, au village, au champ, sur les routes ...

 

Tout cela, pour forcer les survivants terrorisés, déshumanisés et, surtout, n’ayant plus de protection, car livrés par ses propres gouvernants, à faire allégeance à l’occupant et accepter son asservissement. C’est pourquoi, les symboles du pouvoir coutumier sont ciblés et anéantis par des assassinats des chefs coutumiers. Le dernier cas en date est l’attaque le 28 juin 2010 à Mutwanga en territoire de Beni de la résidence du Chef coutumier du  Secteur de Ruwenzori  qui s’est soldée par la mort de ses deux fils et plusieurs de ses administrés.

 

L’armée étant infiltrée, donc tombée entre les mains de l’ennemi, l’assaut final de la conquête de Beni-Lubero est dirigé contre la population civile. D’où, le deuil que portent nos compatriotes, qui ne savent plus à quel saint se vouer.

 

Ne dit-on pas qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Nous invitons nos dirigeants, nos honorables élus, nos leaders, à se ressaisir et faire bloc contre ce danger d’éclatement de notre patrie, surtout que l’ennemi privilégie le génocide du peuple congolais pour arriver à ses fins.

 

 

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